Photothérapie et photographie thérapeutique

Nous pouvons distinguer :

• Les « techniques de photothérapie » qui sont des techniques de questionnement au contact de photographies et des techniques de performance de soi dans les photos, utilisées dans un cadre thérapeutique (thérapie brève en ce qui me concerne).
• La « photographie thérapeutique et d’action sociale » qui rassemble un ensemble de pratiques photographiques visant un mieux-être, une meilleure connaissance de soi, des échanges sociaux … (ateliers en collectivité).

La photothérapie apparaît dès le début de la photographie, brièvement, puis réapparaît dans les années 70 au Canada (Centre de Photothérapie créé par Judy Weiser), aux Etats-Unis et en Angleterre. Elle est couramment utilisée dans les pays anglo-saxons, en Italie et en Israël.

Actuellement, la « photothérapie » sous toutes ses formes semble émerger et est malheureusement souvent présentée comme une pratique permettant de «réparer» l’estime de soi par un shooting photo.

Une distinction a été faite entre la photothérapie dans un cadre thérapeutique et l’utilisation de la photographie à des fins de mieux-être, ce qui a donné naissance à la terminologie « photographie thérapeutique et d’action sociale ».

Encore méconnues en Belgique, sauf peut-être par l’utilisation du photo-langage, la photothérapie et la photographie thérapeutique et d’action sociale sont pourtant utilisées dans les hôpitaux, les services d’aide à la personne et dans le secteur social.

Les photos sont accessibles, « réelles », évidentes et, en même temps, subjectives et intimes. À la fois réelles et couvertes de nos émotions, elles sont cet espace transitionnel entre nous et le monde, entre notre réalité intérieure et notre réalité extérieure. L’image, qui éveille notre mémoire émotionnelle et visuelle, ouvre une voie que les mots seuls ne peuvent emprunte mais que le corps connaît.

La photographie donne ainsi le moyen de s’exprimer de façon unifiée (corps et esprit), d’exprimer ce qui n’a pas encore été exprimé et de faire des ponts entre passé, présent et futur. C’est une approche phénoménologique, comme en sophrologie.

• Relationnelle : se pencher ensemble sur une photographie crée instantanément une relation, élément déterminant de tout mouvement de vie 
• Imaginaire : regarder une photographie, apparemment banale, c’est projeter sur elle notre monde intérieur, nos significations personnelles, notre façon de voir et de ressentir les choses
• Existentielle : regarder une photographie, c’est intensifier notre relation imaginaire et subjective au réel, ce qui consolide notre besoin de nous sentir réels, de nous sentir exister

Je peux proposer d’utiliser la photographie dans le cadre de la thérapie brève ou du coaching dans le but de réactiver ces dimensions. Notamment pour des problématiques d’estime de soi, de confiance en soi, de dépression, de burnout professionnel ou parental, de difficultés relationnelles, de maladie… ou encore pour accompagner le changement, réduire le stress, accepter la réalité…

Je propose également l’utilisation de la photographie en ateliers dans le but d’entrer en relation, de restaurer des capacités relationnelles, de se découvrir, de se sentir exister, d’entretenir la relation dynamique entre nous et le réel, de mettre en image notre relation affective, subjective, au monde, d’activer la résilience… Dans ce cadre, nous jouons avec les images, les mots, nous prenons des photos, nous inventons des histoires et les mettons en scène, nous faisons des collages…

« Je voulais passer du temps avec eux et, si possible, soigner des choses au passage. »  - Emilie Danchin -

La photographie est un outil formidable de mise en mouvement par sa puissance émotionnelle et sa portée relationnelle.