La thérapie brève est une approche systémique, c’est-à-dire qu’elle étudie l’ensemble du système dans lequel évolue la personne et les dysfonctionnements dans les interactions au sein de ce système. L’approche s’intéresse au « comment » se crée le problème et propose de nouvelles expériences qui vont permettre d’autres points de vue et une nouvelle compréhension de la difficulté.
Nous l’avons déjà mentionné, la thérapie brève est une approche systémique : une personne ne peut pas être isolée de son environnement (familial, professionnel…); la responsabilité ne repose donc pas sur les individus mais sur les interactions entre eux (parfois sur les interactions que la personne peut avoir avec elle-même).
Tout « problème » a un sens dans un système voire même un rôle protecteur pour maintenir l’équilibre du système, empêchant dès lors des changements inhérents à l’évolution naturelle. Par exemple, un enfant qui a des phobies scolaires et reste à la maison avec un parent dépressif ou une personne qui n’ose rien entreprendre de peur d’échouer, ce qui lui serait insupportable.
Le terme « thérapie brève » sous-entend la brièveté de la thérapie. C’est effectivement possible mais ce n’est pas une fin en soi : chaque personne est unique et son rythme doit être respecté. Cummings a fait le constat, dans sa pratique, que 85% des personnes sont vues moins de 15 fois (moyenne de 8,6 séances), 10% sont vues en thérapie plus longue (moyenne de 17,2 séances) et 5% toute leur vie.
Pour le praticien, ce terme fait surtout référence à l’idée de « garder l’oeil sur la balle », d’aller droit au but et d’être stratégique : se concentrer sur la nature des difficultés auxquelles est confrontée la personne, dans le moment présent, et sur le moyen d’amener un changement. Elle est orientée sur le « comment » aller mieux plutôt que sur le « pourquoi » ça ne va pas, la connaissance du pourquoi n’étant ni nécessaire ni suffisante pour changer.
Tout comportement, toute émotion, sont considérés comme ayant un sens dans le contexte de la personne. Il n’y a donc aucun jugement, à aucun moment, l’important étant de comprendre ce sens afin de pouvoir proposer de nouvelles expériences.
Ce sont en effet nos expériences vécues et accumulées qui façonnent nos perceptions. Vivre de nouvelles expériences permet dès lors de transformer ces perceptions : c’est le changement. Ces expériences peuvent être fortuites… Dans l’accompagnement, elles seront prescrites afin d’induire un changement dans le mode de construction de la réalité de la personne.
« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les jugements qu'ils portent sur les choses. »
- Epictète -
Ces nouvelles façons d’agir - parfois paradoxales au sens où la logique voudrait que l’on fasse le contraire - vont modifier le fonctionnement du système tout entier. Un peu comme dans un mécanisme d’horlogerie : une roue dentée en entraîne une autre qui en entraîne une autre… Que se passerait-il si l’on tournait une des roues dans l’autre sens ?
Le rôle du praticien est d’aider la personne à résoudre le problème qui la fait souffrir et à développer à travers cet apprentissage la capacité à faire face à des problèmes ultérieurs de façon adéquate.
Pour atteindre ces objectifs, la méthode privilégie le dialogue, le questionnement, les recadrages et la prescription de « tâches », ces nouvelles expériences. La personne va donc être amenée à être active dans son accompagnement et à s’impliquer : elle va s’observer, expérimenter les tâches…
«Le client a droit au soulagement le plus rapide, le plus complet et le plus durable possible de sa souffrance et ce de la façon la moins envahissante qui soit. Je ne lui demanderai rien d’illégal, rien d’immoral, rien d’impossible. En contrepartie, il fera tout pour me rendre inutile aussi vite que possible».
- Nicholas Cummings -
Parmi les méthodes de questionnement, les techniques de Photothérapie, les Pratiques narratives ou encore la Psychologie positive sont des approches particulièrement « nourrissantes » et profondément humanistes.
La thérapie brève est issue des recherches de « L’Ecole de Palo Alto » et du Mental Research Institute (MRI).
Courant de pensée et de recherche qui se développe au début des années 1950 en Californie. L'école de Palo Alto a été fondée par Gregory Bateson et rassemblait un ensemble de chercheurs d’origines diverses dont Donald D. Jackson, John Weakland, Jay Haley et William Fry.
Ensemble, ils étudient les systèmes cybernétiques et jettent les bases d’une approche systémique et interactionniste des phénomènes humains qui a bouleversé les paradigmes et influence toujours les pratiques actuelles.
En 1959, le Mental Research Institute (MRI) est fondé par Don Jackson sous l’influence de Bateson et de Milton Erickson. Ce centre de recherche, d’application et de formation dédié aux thérapies systémiques, a attiré d’éminentes personnalités (Virginia Satir, Jules Riskin, Jay Haley, Paul Watzlawick…) et essaimé dans le monde entier.
Cette approche permet d’intervenir efficacement dans de nombreuses problématiques, personnelles ou professionnelles. Elle s’applique aux jeunes et aux adultes, en individuel, en couple ou en famille.
En cas de stress, d’anxiété, d’angoisse, de phobies, de burnout professionnel ou parental ou de difficultés relationnelles (couple, famille, collègues…), la thérapie brève permet de comprendre les mécanismes qui se mettent en place, d’identifier les processus qui ne font qu’entretenir le problème et de modifier ces comportements. Par exemple, la tendance naturelle d’un anxieux est de se rassurer (tout comme ses proches) ce qui ne fait souvent que renforcer l’anxiété.
La thérapie brève peut être très utile dans les difficultés en lien avec l’éducation et la scolarité des enfants (troubles du comportement, échec scolaire,…). Dans ce cas, il se peut que travailler avec les parents soit plus efficace si le jeune n’est pas demandeur.
Dans le contexte d’une dépression liée à un facteur extérieur récent ou non (perte, trahison,…), la thérapie brève vise à identifier ce qui a empêché les émotions de s’exprimer et à les libérer.
Avec l’hypnose, la thérapie brève est également intéressante pour les questions de manque de confiance en soi, d’estime de soi, d’affirmation de soi, les problèmes de dépendances (tabac, alcool, jeu…) ou de gestion du poids.
La thérapie brève permet d’amorcer rapidement un changement pour autant que la personne soit active.
Oona Negro - Positif Présent
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